EVAN & IVANA ♥

Un livre ouvert posé sur mon visage. Une sonnerie affreuse retentit dans la maison des Sigma. Je dus me battre avec ce foutu réveil pour qu'il arrête enfin d'émettre ces horribles sons. Je me laissais soudainement tombé dans le lit. Je posais le livre à côté de moi puis, doucement, je pivotais la tête vers le réveil qui affichait sept heures du matin. Je soupirais en me cachant sous mon oreiller. Je n'avais aucune envie d'aller en cours, surtout si il faisait beau. C'est vrai, pendant les beaux jours, on préfère profiter, sortir, se balader. En fait tout, sauf aller en cours. Mais je devais m'y rendre, j'y étais obligée puis si ma tante apprenait que je séchais, et bien je peux vous dire qu'il en était fini pour moi. Même si la plupart des gens me prennent pour une petite intello bien sage, bien tranquille, trop coincée, cela ne veut pas dire que j'aime aller à l'école tout comme eux. Alors là, je peux vous dire qu'ils peuvent se mettre un doigts dans l’œil. Traite de bavardage, je devais me lever et me dépêcher si je voulais avoir la salle de bain pour moi toute seule. Ma colocataire, Tessa, a beau dire qu'elle ne passe pas des heures dans cette pièce, moi je peux vous prouver le contraire. Du coup, c'est toujours moi la dernière mais pour une fois, j'allais me rebeller ! Oui, comme chaque matin, je vais devoir faire le parcours du combattant si je veux survivre à cette émeute de Sigma. Je finis par prendre mon courage à deux mains et je bondis de mon lit. C'est partit ! Je devais me montrer forte, imbattable, puissante... Tout le contraire de moi, mais bon, jouer la comédie c'était mon point fort. J'entamais une marche rapide jusqu'à la cuisine afin de me préparer un petit déjeuné équilibré. Quoi ? J'ai pas le droit de prendre soin de moi ? Bref, continuons ! J'avalais en moins de cinq minutes ce petit déjeuné tout en observant mes sœurs et frères Sigma qui, pour ce matin, étaient des ennemis que je devais abattre... Façon de parler, que ce soit clair entre nous parce que cette fraternité est ma deuxième maison, ma deuxième famille, donc ne voyez rien de mal ou quoi que ce soit d'autre... Le chemin était libre, pas d'ennemi à l'horizon, je montais en vitesse et je m'enfermais dans la salle de bain. Ce fut seulement une fois dans la douche que je pus vraiment soufflais un peu. Un vrai sport chaque matin ! Je laissais couler l'eau chaude quelques minutes, j'aimais cette sensation que l'eau pouvait procurer sur notre corps. Une fois la douche prise, je sortis et enroulais autour de mon petit corps, dégoulinant de gouttes d'eau, une serviette qui m'arrivait aux genoux. Une fumée chaude et translucide sortit tout d'un coup de la salle de bain. C'était la vapeur qu'avait crée l'eau chaude. Je laissais la porte de la pièce ouverte afin que la fumée s'évapore. Je partis en vitesse m'habiller en prenant soin de regarder quel temps il faisait dehors. Un grand soleil posé dans un ciel d'un bleu magnifique avec un léger vent. Je sortis de ma penderie une petite robe fleurie m'arrivant aux genoux. Je l'enfilais et nouais autour de ma taille un jolie nœud noir. Je mis des talons compensés de couleur beige et en moins de deux, je repartis dans la salle de bain. Il ne me manquait plus que la toilette. Vous savez comment sont les filles ? Elles prennent soin de leur apparence. Oui, certes, mais je n'en abuse pas, je ne veux pas ressembler à tous ces pots de peintures sans originalité et de plus, superficielle. Je sais resté moi même et être naturelle. A quoi bon ne pas montrer qui on est réellement ? C'était stupide ! Je coiffais soigneusement ms longs cheveux noirs. Une de mes fiertés. Je me maquillais un brin, juste un coup de récils noir, un trait de crayon noir puis la touche finale, j'appliquais légèrement un peu de gloss sur mes lèvres. C'est pour vous dire, avec ça, je risque pas de ressembler à ces pots de peintures et heureusement pour moi ! Je pris en mon sac de cours et je quittais la maison des Sigma, un sourire aux lèvres.

Je marchais à petit pas, en faisant attention où je mettais les pieds, ce qui avait devant moi... La routine... Je passais quelques mèches rebelles derrières les oreilles. Il y avait beau à voir un léger vent, cela ne suffisait pas pour me rafraîchir un brin. Même habiller d'une légère robe j'avais chaud ! Nous n'étions même pas encore l'été alors qu'il faisait déjà très chaud. Mais bon, vaut mieux un temps comme ceci qu'une tempête de neige ou de la pluie. Oui, nous devrions être satisfait de ce que la vie nous donne. La sonnerie retentit, il était temps d'aller en cours. Oh mon dieu ! Quatre longues heures à tenir avant d'aller manger un petit quelque chose. Durant ces quatre, je ne cessais de rêvasser, le regard rivé vers la fenêtre, trop bien concentré par ce qui avait à l'extérieur pour suivre quoi que ce soit du cours. Je n'avais qu'une envie, que la sonnerie retentit de nouveau. Que l'heure du déjeuné sonne enfin ! J'avais envie de me dégourdir les jambes, chanter, danser. Certes, j'aimais travailler mais en ce moment j'avais besoin de changement. De plus, Nolan m'évitait comme la peste. Je ne savais pas ce que j'avais fait mais depuis quelques temps, il ne cherche même plus à prendre de mes nouvelles. Si vous saviez à quel point tout cela me blesse, je l'aime tellement... Ne plus être auprès de lui, me fait du mal. Oui, j'essaye souvent d'aller le voir après chaque fin de cours mais il fait comme si il ne m'avait pas vu... Je vous jure les hommes d'aujourd'hui sont incompréhensibles ! Professeur ou pas, jamais personne ne m'empêchera de l'aimer. Certes, ce n'est plus tellement comme avant, il faut que j'arrive à garder mes distances et surtout me comporter comme si c'était juste mon professeur de littérature et rien d'autre. Il faut que j'y arrive... Soudainement, le bruit de la sonnerie m'enleva de mes pensées les plus profonde. Voyant la classe se vidait petit à petit, j'imitais mes camarades. Je rangeais mes affaires et je m'éclipsais ni vu ni connu. L'heure du déjeuner avait peut être sonné, mais moi, je n'avais pas faim, j'avais juste besoin de prendre l'air et surtout me retrouver dans un endroit seule, où personne ne va. Un endroit interdit, un endroit au calme. Je décidais de monter les escaliers jusqu'à que j’atteigne la porte qui menait sur le toit de l'université. Je regardais autour de moi, personne. Je l'ouvris et la refermais aussitôt derrière moi. Je montais l'escalier qui menait sur le toit en m'assurant que personne ne m'ait suivi. Aussitôt arrivé, je m'assis sur un petit muret et je regardais. C'était grand, haut, et même si j'avais le vertige, je me sentais en sécurité et je n'avais pas peur. Je ne craignais rien. Je fermais les yeux, laissant le vent se baladait sur mon visage, mes cheveux noirs flottaient dans l'air. Je frissonnais et doucement je me mis à chantonner une belle chanson. Dommage que je n'avais pas ma guitare, ça aurait été un très bon accompagnement. «  When I look into your eyes. It's like watching the night sky. Or a beautiful sunrise. There's so much they hold. And just like them old stars. I see that you've come so far. To be right where you are. How old is your soul ? I won't give up on us. Even if the skies get rough. I'm giving you all my love. I'm still looking up. And when you're needing your space. To do some navigating. I'll be here patiently waiting. To see what you find ». J'ouvris aussitôt les yeux. Quelques larmes avaient coulés le long de mes joues. Cette chanson me faisait tellement penser à Nolan que ceci me déboussolait et désarmée totalement. Puis certains souvenirs refirent surface. Je me rendais compte, que plus les jours passés, plus Anastazia me manquait. J'aimerais tellement qu'elle soit ici, avec moi. Cela faisait tellement longtemps que je ne l'avait pas vu, mon dieu, ma meilleure amie me manquait tellement ! Je fermais de nouveau, chantonnant des paroles à peine audible, puis je me tus, j'écoutais juste le bruit du vent qui venait chatouiller chaque coin de mon visage. Un moment si bien, je n'avais pas envie qu'il s'arrête, juste qu'il se prolonge. Des moments de solitudes, ça ne fait pas de mal, ça ne peut qu'être bénéfique pour tout le monde.

Fiche (c) Espe